Pratique qui remonte aux années 1940 aux États-Unis et au début des années 2000 en France, le drive est un service de point-retrait qui permet de retirer ses achats tout en restant dans sa voiture. Les technologies de l’information ont entraîné leur développement rapide, pour plus de 4 000 drives en France à la fin 2017. Ils fonctionnent en effet au travers d’une commande Internet ou sans être physiquement dans un commerce (comme les fast-foods) et sont principalement implantés en périphérie. La recherche de nouveaux marchés et d’adaptation aux nouveaux besoins des consommateurs a abouti à l’extension de ce concept au domaine piéton, à destination des centres-villes.
Les deux premiers drives piétons ont vu le jour en France en avril 2017, pour devenir vingt-cinq en juin 2018. Fonctionnant sur un service d’approvisionnement par un magasin de périphérie, ils sont d’une surface réduite et donc d’un loyer moindre, ce qui leur permet de proposer des prix inférieurs aux surfaces traditionnelles. Ils pourraient en outre représenter des facilités pour plusieurs types de publics, comme les mono-foyers, les personnes sans véhicule motorisé, ou ceux qui n’ont pas le temps de faire leurs courses en magasin et commanderaient ainsi en ligne.
Les enseignes – grandes comme indépendantes – y trouvent également leur compte et un fort potentiel de développement, mais aussi un nouveau levier de croissance face aux limites des drives classiques. Elles développent ainsi divers concepts pour s’inscrire dans cette nouvelle tendance. E. Leclerc, à l’origine de l’idée, s’appuie sur un modèle mixte qui s’échelonne sur trois niveaux d’approvisionnement croissant en flux quotidiens selon la taille des villes : drive de périphérie, drive master (pour les plus grandes villes), ou entrepôts dédiés. La livraison au drive piéton se ferait sous deux à quatre heures.
Le premier détenteur de grandes surfaces en France, Carrefour, se concentre pour sa part sur un approvisionnement par ses deux grands entrepôts de préparation de commandes. Ses drives piétons reçoivent les commandes, les entreposent à leur tour et les livrent au moyen d’une borne. L’enseigne prévoit par la suite d’ouvrir des drives hybrides dans certains hypers et a prévu que dix magasins Dia, que Carrefour détient, deviendront des drives piéton. Hors Paris, Lyon (et Lille pour Leclerc), les deux grandes enseignes prévoient d’exporter leurs modèles dans d’autres villes, en s’adaptant aux évolutions des attentes des consommateurs.