Généralisé suite à la crise sanitaire, le télétravail est aujourd’hui remis en question par les entreprises qui craignent une baisse de productivité
La crise sanitaire et les confinements ont conduit de nombreuses entreprises à recourir au télétravail et au travail hybride, ces pratiques modernes leur ayant permis de s'adapter à un contexte délétère et de préserver leur activité. Dans le cadre de l'immobilier tertiaire post-covid, ces nouveaux modes de travail se sont largement maintenus en raison des avantages qu'ils offrent aux sociétés et à leurs collaborateurs. Le télétravail et le travail hybride permettent en effet une flexibilité accrue, favorisant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Les employés bénéficient entre autres d'une réduction du temps de trajet, améliorant ainsi leur qualité de vie ; pour les entreprises, ces approches augmentent la productivité en permettant une utilisation efficace du temps de travail. De plus, le télétravail élargit le recrutement en attirant des talents hors des zones géographiques traditionnelles.
Ces modes de travail ont également donné l'opportunité aux entreprises d'optimiser leurs surfaces de bureaux en éliminant les volumes non utilisés, et/ou en créant des bureaux adaptés au flex office - voire en créant des bureaux collaboratifs. Ainsi selon une étude de l'institut Paris région, 43% des franciliens pratiquent régulièrement le télétravail en 2023. D'après le DARES, 4070 accords d’entreprise relatifs au télétravail ont été signés en 2021 passant de 8% en 2017 à 21% en 2021. En 2023, le nombre d'entreprise qui pratiquent le télétravail est estimé à 47% ; pourtant, certaines tendances semblent peser en faveur d'un retour au travail présentiel.
Il peut sembler difficile de naviguer entre les différentes études disponibles pour se faire une idée précise de l'étendue du télétravail en France. Toutefois, une enquête menée par l'institut Ifo et Econpol Europe tend à démontrer une certaine réticence des entreprises face au maintien du télétravail. L'étude révèle ainsi que le nombre moyen de jours payés en télétravail chaque semaine est de 0,6 en France, un chiffre particulièrement bas comparé au Canada (1,7 jours/semaine), au Royaume-Uni (1,5 jours), aux États-Unis (1,4 jours) ou encore en Allemagne (un jour par semaine).
Ce frein au télétravail s'explique notamment par une donnée culturelle : les chefs d'entreprises et managers – en particulier au sein des PME - privilégient en effet le travail présentiel qui facilite une gestion des équipes au quotidien. La perte de vitesse du télétravail et du travail hybride s'explique également par les inquiétudes liées à la productivité : si certaines études plaident en faveur d'une efficacité accrue dans le cadre du télétravail, les entreprises française craignent souvent de voir la productivité de leurs collaborateurs entachée par une frontière mal définie entre vie professionnelle et vie personnelle.
Une préoccupation renforcée par une étude conduite par le MIT qui démontre que le télétravail à temps complet entraîne une perte de productivité de 18 %… Enfin pour de nombreux salariés, l’isolement, le manque de lien social et de communication sont des “effet secondaires” du télétravail qui peuvent potentiellement nuire à leur bien-être autant qu’à leur efficacité.