Avant même la crise sanitaire, le télétravail constituait depuis quelques années une pratique en plein essor : selon une étude du cabinet Michael Page 38 % des salariés français déclaraient en 2018 avoir la possibilité de travailler chez eux, contre 27 % en 2017. Une progression de 11 % en une année. Le confinement aura agi comme un puissant accélérateur au profit du télétravail et du « home office », offrant aux entreprises et salariés une plus grande flexibilité, facilitée par la démocratisation des nouvelles technologies nécessaires à l’accomplissement des tâches les plus modernes. Tout en s’inscrivant dans la dynamique de qualité de vie/confort des travailleurs, le télétravail – et les formes de travail à distance plus généralement – influence les tendances au sein de l’immobilier de bureaux. Il accompagne notamment la chasse aux m² inutiles, puisque de nombreuses sociétés ont pris conscience de la sous-utilisation de leurs espaces de travail, décidant par conséquent de réduire la taille de leurs bureaux. Dans le même temps les bureaux modernes tendent toujours plus à devenir des lieux « mixtes » axés aussi bien sur la qualité de vie au travail que sur la productivité. Que l’on considère la multiplication des espaces mutualisés ou les designs écologiques des bureaux, le télétravail contribue à faire de ces derniers des espaces « hybrides » à même d’accueillir de nouvelles pratiques.
La digitalisation des activités, l’hyper-connectivité, le très haut débit et la fibre optique contribuent naturellement à la dématérialisation des activités et à l’abolition des contraintes géographiques et physiques dans le monde du travail. Le concept du Flex-Office ou « Smart Office », qui modifie l’espace de travail au gré des besoins des collaborateurs fait d’ores et déjà évoluer la culture d’entreprise, les comportements des collaborateurs, et bien entendu l’immobilier de bureaux en lui-même : les surfaces de travail ne sont plus pensées en termes d’organisation, mais d’usages. Les salariés et collaborateurs n’ont donc plus de bureaux attitrés, mais plusieurs espaces en fonction des besoins et activités de la journée. Phone box pour téléphoner aux clients, salles de créativité dédiées au brainstorming, espaces de silence favorisant la concentration…au sein des bureaux modernes, à chaque besoin correspond un espace. D’autres pratiques existent, à l’instar du « desk sharing » qui consiste à attribuer un seul bureau à plusieurs salariés ou collaborateurs, favorisant ainsi le mouvement, la cohésion et l’émulation. L’on conçoit dès lors aisément comment les nouvelles pratiques de travail en entreprise redéfinissent l’immobilier de bureaux, en reconfigurant les espaces dans le sens d’une mobilité accrue au profit des travailleurs.