Après les bâtiments à énergie positive, les bâtiments autonomes

L’immobilier d’entreprise de demain accueillera-t-il des bureaux et locaux auto-alimentés ? Le concept de bâtiment à énergie positive se développe au sein des réflexions sur la résilience et plus largement de la smart city. Il repose sur l’utilisation des énergies renouvelables et peut récupérer les eaux de pluie – au moyen par exemple d’une toiture inversée –, et dispose généralement d’une alimentation de secours fournie par des réseaux extérieurs.

Ce dernier point souligne de ce fait que votre bureau commercial ne sera dès lors pas coupé du reste du réseau. L’autonomie s’apparente ici à l’ « intelligence », au sens que lui donnent les smart grids, réseaux connectés qui se distinguent par leur capacité d’adaptation à une situation donnée comme une panne d’alimentation. Cette autonomie appartient par ailleurs à l’écosystème de la smart city : le bâtiment autonome fournit en retour son surplus d’énergie au réseau si d’autres bâtiments, locaux d’activité comme logements, le requièrent.

Une évolution du bâtiment à énergie positive

Il s’agit somme toute, à quelques nuances près, d’une évolution du BEPOS, le bâtiment à énergie positive, qui équipe déjà certains locaux d’entreprise et reprend les principes de la maison passive. Au moyen de dispositifs de captages d’énergie (éolien, solaire thermique ou photovoltaïque, etc.), il stocke l’énergie qu’il redistribue dans les parties nécessiteuses, qui peuvent s’étendre à d’autres bâtiments mais aussi sur des réseaux publics ou privés distincts.

Le premier concept du genre s’est implanté en France, à Grenoble. « ABC » se compose de logements et vise à l’autonomie énergétique grâce à une centrale photovoltaïque. À celle-ci s’ajoute une morphologie architecturale qui permet de capter l’énergie solaire et de récupérer l’eau de pluie, ainsi que d’autres éléments qui se trouvent usuellement dans les bâtiments à énergie positive. L’énergie est de ce fait stockée dans des batteries et alimente l’ensemble du bâtiment et le chauffage en électricité, tandis que sa quantité d’énergie produite dépasse sa consommation. Une expérience qui représente un pas supplémentaire vers les bâtiments de l’avenir.