L’intégration de la RSE – responsabilité sociétale des entreprises – dans le droit positif à travers la loi PACTE, et la prise en compte des critères ESG – environnementaux, sociaux et de gouvernance – par les acteurs économiques redéfinissent aujourd’hui les orientations des investisseurs, tous secteurs confondus. L'investissement socialement responsable (ISR), au départ dédié au secteur financier stricto sensu, s'étend désormais aux fonds immobiliers : une situation qui ne surprend pas si l'on considère que la capitalisation des SCPI atteint plus de 70 milliards d'euros.
Au total l'encours global des fonds d'investissements alternatifs immobiliers – incluant SCPI et OPCI, mais également OPPCI et autres fonds immobiliers non cotés – atteignait 230 milliards d'euros en décembre 2019. C’est en réponse aux défis du réchauffement climatique que le label ISR fut créé par les autorités publiques en 2015, permettant aux investisseurs professionnels autant qu'aux épargnants privés de faire le choix du placement responsable et durable, conciliant donc performance financière et réduction de l'impact écologique et social. Parmi les critères pris en compte dans le cadre de cette labellisation figurent notamment la décarbonation, la transparence financière et le respect des droits humains.
Compte tenu de l’importance du marché immobilier d’entreprise, les fonds immobiliers ont naturellement intégré une approche ISR similaire à celle des fonds communs de placement financiers pour répondre à la demande des investisseurs. Depuis le 1er janvier 2020 la loi PACTE oblige en effet les investisseurs institutionnels à proposer au moins une unité de compte labellisée ISR dans les contrats d'assurance vie multisupports, illustrant ainsi l’importance croissante de l’investissement propre.
Dans le cadre de l’immobilier professionnel, l'investissement socialement responsable (ISR) vient prendre en considération la qualité et l'usage effectif des actifs afin de pousser les investisseurs à constituer des portefeuilles n'ayant aucun impact négatif sur l'environnement et la société. Au-delà donc des seules considérations financières, les gestionnaires immobiliers sont encouragés à œuvrer en faveur d'une amélioration du parc immobilier existant en tenant compte des critères ESG, que ce soit dans le secteur tertiaire, commercial ou logistique. La mesure de cette performance ESG s'étend sur toute la période de détention des actifs, et prend en considération aussi bien les prestataires de travaux que les locataires dans le processus de labellisation ISR.