En vertu de l’article 1123 du code civil, le pacte de préférence est « un contrat par lequel une partie s'engage à proposer prioritairement à son bénéficiaire de traiter avec lui pour le cas où elle déciderait de contracter ». Dans le cadre d’un bail commercial, il s’agit donc d’un droit de préemption d’origine conventionnelle au profit du locataire : ce dernier doit se voir proposer en priorité la vente du local commercial ou artisanal dont il est locataire. En d’autres termes, le propriétaire qui désire vendre le local commercial a l’obligation d’en proposer l’acquisition en priorité au locataire exploitant. Ce pacte de préférence se maintient même en cas de refus de renouvellement du bail, tant que le locataire occupe encore les lieux dans l’attente des indemnités d’éviction versées par le propriétaire.
Défini à l’article L 145-46-1 du Code de commerce le pacte de préférence ou droit de préemption dont jouit le locataire d’un bail commercial est un droit d’ordre public : particulièrement protecteur, aucune disposition contractuelle ne peut priver locataire de ce droit. Le preneur ne peut y renoncer de manière anticipée et les propriétaires-bailleurs de locaux commerciaux qui envisagent de vendre des locaux loués n’ont donc pas d’autre choix que de purger le droit de préférence de leur locataire.
L’article L 145-46-1 du Code de commerce instaurant le droit de préférence du locataire-commerçant prévoit plusieurs exceptions. Certaines ventes de locaux commerciaux ou artisanaux ne sont pas soumises à ce droit :
Si la vente du local commercial a lieu en violation de la clause de préférence, le locataire bénéficiaire du pacte dispose de plusieurs leviers d’action :
Depuis la loi Pinel, avec ou sans pacte de préférence, le locataire d’un local commercial bénéficie d’un droit de priorité sur l’acquisition du local en cas de vente de celui-ci par le propriétaire, sauf exceptions précédemment évoquées. En effet selon les dispositions de l’article L 145-46-1 précité, « lorsque le propriétaire d'un local à usage commercial ou artisanal envisage de vendre celui-ci, il en informe le locataire (…) Cette notification doit, à peine de nullité, indiquer le prix et les conditions de la vente envisagée. Elle vaut offre de vente au profit du locataire ».