La modification des espaces et pratiques de travail est un phénomène en cours depuis plusieurs années ; 17 % des Français avaient accès au télétravail au moins une journée par semaine en 2016, tandis que 15 % travaillaient dans un espace de coworking en 2015. La recherche de confort autant que la course à l’efficacité poussent en effet les travailleurs comme les entrepreneurs à modifier leur vision du monde professionnel. Aussi assistons-nous aujourd’hui au retour du nomadisme. Ce phénomène prend racine dans l’innovation technologique, l’essor grandissant du digital et les transformations numériques qui, tout en créant de nouveaux métiers, redéfinissent les frontières des anciennes professions. Le travail collaboratif qui permet aux professionnels d’échanger et de se rencontrer a déjà largement contribué à la modification des espaces de travail en entreprise, qu’il s’agisse de bureaux open-spaces ou de surfaces de coworking. Car l’entreprise aujourd’hui doit accueillir une nouvelle génération pour laquelle la créativité et le bien-être sont les maîtres mots. Après les « millenials », la « Gen Z » a grandi avec Internet, les réseaux sociaux et de grands acteurs économiques comme Space X ou Amazon. De plus en plus d’étudiants de l’enseignement supérieur souhaitent intégrer une start-up plutôt qu’une entreprise traditionnelle au début de leur vie active. Cette nouvelle génération fait office de pionnière en matière de technologie, et s’impose comme fer de lance du monde digital. C’est donc sans surprise que les entreprises sont toujours plus nombreuses à adopter de nouveaux modes de travail compatibles avec la digitalisation et la nomadisation pour accueillir les professionnels de demain. Les sociétés qui assument cette transformation doivent ainsi créer de nouvelles formes de cohésion en leur sein, en développant des méthodes de management qui accordent une autonomie certaine aux salariés et collaborateurs.
Le télétravail occupe naturellement le devant de la scène depuis la crise sanitaire et le confinement. La crise de la Covid-19 a fait prendre conscience à de nombreuses sociétés de la sous-utilisation des espaces d’entreprises et de l’efficacité du travail à domicile. Plusieurs chefs d’entreprises ont ainsi décidé de maintenir une part de leurs salariés en télétravail même après le confinement. Le Flex Office repose sur l’absence de poste attitré dans l’entreprise : le collaborateur ou salarié s’installe ainsi chaque jour à l’endroit où il trouve de la place, ou bien décidera du poste qu’il occupera en fonction de la tâche à accomplir à un instant T. L’espace de travail est ainsi pensé en fonction de critères précis, de performance notamment, et d’économie de surface. Également appelé Smart office, le Flex Office contribue à accélérer la transformation numérique au sein des entreprises en imposant des équipements informatiques optimaux, des connexions Internet infaillibles, des outils de visioconférence etc. Évoluant au milieu d’un environnement professionnel ultra-connecté, les salariés eux-mêmes doivent naturellement être dotés d’équipements efficaces qu’il s’agisse de Smartphones, tablettes ou d’ordinateurs portables. Le bureau partagé ou desk sharing consiste comme son nom l’indique à affecter un seul poste de travail à plusieurs salariés. Déjà répandu au sein des activités habituées au nomadisme – freelancers, conseillers indépendants, commerciaux – ce mode de travail contribue également à changer la culture du travail. À travers ce changement de paradigme, c’est peut-être (à terme) l’essence même du salariat qui sera remise en cause face à des professions sans cesse plus mobiles, et détachées de toutes structures traditionnelles…