L’épidémie de covid-19 et le confinement ont entraîné non seulement une cessation/réduction d’activité pour de nombreuses entreprises, mais également de profondes modifications dans leurs méthodes de travail. Ainsi le développement du télétravail, les nouveaux impératifs de flexibilité et la volonté de réaliser des économies poussent de nombreuses sociétés à réduire leurs surfaces de bureaux. En plus de l’augmentation du coût de l’immobilier d’entreprise dans les grandes agglomérations, l’on constate qu’avant même la crise sanitaire le taux d’occupation moyen des postes de travail en entreprise était compris entre 50 et 70%. Que ce soit en raison des RTT, déplacements, réunions, congés ou télétravail, les surfaces de bureaux sont donc sous utilisées. Le confinement ayant accéléré le phénomène du télétravail et la digitalisation des activités, il est raisonnable de supposer que nombre de sociétés vont procéder à une réduction massive de leurs surfaces tertiaires excédentaires au cours des prochaines années.
L’immobilier de bureaux est donc en cours de reconfiguration, face aux nouveaux modes de fonctionnement auxquels les salariés eux-mêmes se sont habitués. D’après une étude Gartner, sur près de 300 directeurs financiers interrogés, la moitié prévoit de laisser 10 % de leurs salariés en télétravail malgré la fin du confinement. Après le coworking, ce sont désormais de nouveaux espaces de travail qui sont pensés non seulement en vue de réaliser des économies de surface, mais également pour favoriser la créativité et le confort des employés. Le « desk sharing », ou système de bureaux partagés, permet ainsi à une entreprise de disposer de moins de postes de travail que de salariés ; combiné au télétravail ce système pourrait permettre des économies de surface pouvant aller jusqu’à 40 % pour certaines sociétés. Se pose alors la question du devenir du parc immobilier existant – 3 600 000 m² pour le seul quartier de la Défense – et des projets de tours de bureaux en cours, tels que la tour « To-Lyon » à la Part-Dieu…