Les PME sont sans aucun doute les premières victimes de la crise sanitaire et de ses conséquences, particulièrement sévères sur le plan économique. La question de la suspension et reports de loyers au profit des professionnels révèle, depuis le début du confinement, une problématique majeure : l’impossibilité pour de nombreux dirigeants de PME de s’acquitter des charges liées à leur occupation immobilière, qu’il s’agisse de bureaux, entrepôts ou locaux commerciaux. En effet Selon un sondage réalisé par la CPME seuls six dirigeants sur dix ont été en mesure de payer leur loyer selon les modalités habituelles. Un patron de PME sur dix s'est retrouvé dans l'incapacité de payer, 22 % d’entre eux ont bénéficié d'un report et 7 % d'une annulation totale par le bailleur. La baisse des liquidités a été lourde de conséquences pour les chefs d’entreprise : report de projets d’implantation, suspension temporaire ou étalement des paiements, baisse importante de la rentabilité d’investissement…Nombre de PME envisagent désormais de déplacer leurs bureaux ou locaux vers des zones moins chères et/ou de réduire leurs surfaces afin de diminuer leurs dépenses.
Ces difficultés auxquelles sont confrontées les PME ne manquent pas d’affecter le marché de l’immobilier d’entreprise dont les failles se révèlent progressivement, notamment auprès des investisseurs. Au premier trimestre 2020 la demande placée de bureaux en Ile-de-France – qui constitue un baromètre fiable pour ce marché – n’atteint que 465.000 m2, soit une chute de 14% par rapport au premier trimestre 2019 (538.000m²). Indépendamment des mesures de report, les loyers moyens continuent de croître à 404 euros HT HC/m²/an pour les biens de seconde main (+5% sur un an) et 408 euros HT HC/m²/an pour les biens neufs ou restructurés. Un afflux de liquidités sur le marché de l’immobilier d’entreprise a suscité une hausse considérable des prix, la bulle de l’immobilier professionnel s’élevant à près de 30%. Les transactions accusent également un recul important : toujours en île de France, les « grandes transactions » portant sur des surfaces de bureaux supérieures à 5000m² ont diminué de 46% sur un an. Du fait de l’impact de la crise sanitaire sur les PME, les transactions moins importantes semblent elles aussi continuer de chuter…