Depuis la première révolution industrielle, l'architecture urbaine doit répondre non seulement aux impératifs démographiques, mais également aux demandes d'espace émanant de entrepreneuriat sous toutes ses formes : commerces, services, industries et bureaux. L'industrie 4.0, ou la « digitalisation » des activités, a entraîné de profondes reconfigurations de l'espace urbain, avec notamment la reconversion d'anciennes friches industrielles en pôles modernes destinées à accueillir des start-up high-tech. La Halle Girard à Lyon, ancienne chaudronnerie bâtie en 1857, a ainsi été transformée en un espace moderne de 5 300 m² destiné à servir « d'incubateur » aux start-ups numériques. Baptisé H7, ce nouveau « hub » de l'innovation numérique participe au modèle de renouvellement urbain, mêlant patrimoine industriel et constructions novatrices au sein d’un écoquartier qui intègre toutes les innovations urbaines et architecturales. Plus généralement, les nouveaux types architecturaux visent à adapter les espaces aux usages innovants et aux écosystèmes d'entreprises modernes.
Ce sont ainsi les nouvelles activités et les entreprises qui contribuent en grande partie au remodelage des villes et espaces urbains.
Mais l'architecture a aussi toujours reflété en partie les évolutions sociales et sociétales ; ainsi au cours des dernières décennies, le modernisme s'était imposé avec ses conceptions purement fonctionnalistes basées essentiellement sur le zoning d'activité. Les préoccupations environnementales, les projets de transition écologique et de développement durable ont changé la donne au cours des dernières années, notamment dans la ville de Lyon. Les programmes d'aménagement, les cabinets d'architecture et les entreprises elles-mêmes tendent à répondre de plus en plus fréquemment aux nouveaux impératifs en matière de qualité de l'air, d'économie d'énergie et de compromis entre vie urbaine et environnement. Connue pour certains immeubles emblématiques tels que la tour panoramique du plateau de la Duchère ou « le crayon » de la Part-Dieu, la ville de Lyon s'illustre désormais par des conceptions architecturales axées sur le cadre de vie et l'écologie. Le quartier de la Confluence s'est vu remettre en 2019 le label « quartier durable » lors des Green Solution Awards, grâce à ses îlots à basse consommation d'énergie, ses immeubles mixtes dotés de toitures photovoltaïques et ses espaces naturels. C'est également à Confluence que se trouve un immeuble de bureaux de 1000 m², conçu sur trois étages avec un matériau ancestral, le pisé, autrefois largement utilisée à Lyon. Permettant d’utiliser la terre extraite lors du décaissement précédant la construction, ce type d'architecture reflète les nouveaux standards en la matière qui incorporent consommation locale et logique anti-gaspillage. À Gerland, la végétalisation de la ville prendra la forme d'une tour végétalisée de 50m de haut accueillant bureaux et habitations, inspirée du « Bosco Verticale » à Milan.
Mais l'architecture moderne fonctionnaliste telle que nous la connaissons n'appartient pas pour autant au passé, même dans ce contexte de digitalisation et végétalisation : To-Lyon, une tour minérale de 170 m de haut devrait ainsi voir le jour à l'horizon 2023 dans le quartier de la Part-Dieu, s'ajoutant à la « Skyline » de Lyon. Un immeuble de verre et de béton qui alimente les craintes de voir la Part-Dieu devenir un îlot de chaleur étouffant.
