La crise sans précédent du Covid-19 a entraîné, pendant près de deux mois, une interruption d’activité quasi-totale pour un grand nombre de sociétés : une situation qui a naturellement mis un frein à de nombreux projets d’implantation, de création, d’investissement ou de déménagement. Qu’il s’agisse du marché des bureaux, locaux commerciaux, locaux d’activités ou entrepôts, les chefs d’entreprises ont été contraints de « réviser » leurs stratégies immobilières, dans la mesure où les agences furent privées de toute possibilité d’effectuer des visites. Selon plusieurs études en cours plus de 50% des chefs d’entreprises indiquent avoir été impactés par la crise sanitaire, près de 15% d’entre eux ayant finalement totalement abandonné leur projet. Si la majorité des entreprises a seulement procédé à un report de projet – avec une ambition de reprise avant la fin de l’année 2020 – 19% des chefs d’entreprises ont modifié leurs critères de recherche, en termes de surfaces comme de budget. Car les conséquences de la crise sanitaire sont aussi financières : pertes de liquidités – cause principale de l’abandon de projets immobiliers – nombreuses demandes de suspension ou d’étalements de loyers de la part des sociétés, baisse de la rentabilité des investissements… En Île-de-France, la crise se traduit également par une baisse de la location de près de 20 %, tandis qu’au premier trimestre 2020 le marché immobilier tertiaire dans son ensemble comptabilise 40 % de transactions en moins qu'un an auparavant.
Les mesures imposées par la crise du covid-19 ont fait peser de nouvelles contraintes au sein des entreprises : télétravail, sens de circulation imposés et distances de sécurité sanitaire entre les salariés ont naturellement transformé les habitudes de travail au sein des bureaux et des locaux professionnels en général. Une nouvelle donne qui pourrait notamment entraîner une forte diminution du nombre de surfaces de coworking et de bureaux open-space, espaces de travail qui semblaient pourtant caractériser l’immobilier d’entreprise moderne. La crise sanitaire a également provoqué une baisse du nombre de postes de travail au sein des entreprises, contribuant ainsi à la réduction de la taille des bureaux et locaux. La situation de crise et les difficultés entraînées par deux mois de cessation complète d’activité poussent déjà de nombreuses entreprises à déplacer leurs locaux vers des territoires moins chers, ce qui pourrait contribuer à termes à modifier les centres de gravité économiques, jusqu’ici localisés dans les grandes agglomérations et quartiers d’affaires urbains. Fait essentiel en termes d’habitudes de travail : certaines agences spécialisées dans l’immobilier d’entreprise ont fait basculer la totalité de leurs effectifs en télétravail à l’aube du confinement. La crise du Covid-19 a donc imposé et accéléré la généralisation du télétravail, le « home office » étant ainsi peut être appelé à devenir la norme au sein du « monde d’après ».