Les chiffres 2019 du marché immobilier lyonnais révèlent une année record pour les investissements : avec 2,2 milliards d’euros, ces derniers ont été multipliés par deux depuis 2018. Les bureaux représentent 60 % des montants investis, soit près de 1, 4 milliards d’euros et une demande placée à 438 695 m². Une hausse de 32 % par rapport à 2018 avec plus de 600 transactions. Une performance de l’immobilier tertiaire qui doit beaucoup à des mégadeals majeurs : 600 millions d’euros de surfaces acquises par Apicil au sein de la future tour To-Lyon, un portefeuille de commerces en pied d’immeubles acheté par Amundi pour 530 millions d’euros Rue de la République, Framatome à Gerland (27 000 m²) ou encore RTE à Jonage (20 000 m²). Le neuf continue sa progression et c’est le secteur de Gerland fort de sa réserve foncière qui reste en tête avec 21 % des transactions, suivi par les secteurs de la Part-Dieu et Vaise. Le loyer moyen est en hausse et atteint 224 €/m². Avec 624 millions d’euros investis, les commerces regagnent du terrain tandis que l’immobilier logistique atteint 175 millions d’euros d’investissements. En ce qui concerne les locaux industriels la demande placée représente 368 000 m², une baisse de 21 % par rapport à 2018. L’offre de locaux de grande taille tend en effet à se raréfier, la plus grande part des transactions se concentrant dans l’Est lyonnais traditionnellement dédié à l’industrie. Le marché logistique, avec une demande placée de 200 840m² enregistre un recul de 50 % : 2019 se caractérise par une baisse du nombre de transactions, avec une seule transaction au-dessus de 70 000 m² (Easydis à Corbas). 97 % de la demande placée est en location.
Si les retombées de la crise sanitaire et du confinement se font encore attendre, le premier trimestre 2020 réjouit lui aussi les investisseurs et acteurs de l’immobilier d’entreprise. Le volume total d’investissement atteint un record historique de 522 millions d’euros, deux fois le volume investi au premier trimestre 2019 et trois fois la moyenne sur 10 ans. Les transactions supérieures à 15 millions d’euros ont représenté 82 % du total investi. C’est encore l’immobilier de bureaux qui porte le marché, avec 68 % des montants investis soit 357 millions d’euros – contre 81 millions d’euros au premier trimestre 2019. Si les dernières années ont vu les investisseurs étrangers prendre de l’importance sur le marché – leurs investissements ont en effet triplé en un an – les acteurs français dominent pour l’heure ce dernier avec 61% des volumes investis au premier trimestre 2020. La cessation totale d’activité imposée par le confinement fait pourtant déjà sentir ses premiers effets, parmi lesquels une volonté affichée par de nombreuses sociétés de réduire leurs surfaces en vue de réaliser des économies. Dans le contexte de crise actuelle, et à la faveur du télétravail, ces entreprises ont pris conscience de la sous-utilisation des espaces professionnels et tendent désormais à se diriger vers des structures plus petites. Une tendance qui, si elle se poursuit, impactera nécessairement le marché de l’immobilier d’entreprise.
