"Il bosco Milano" est une œuvre de l'architecte Stefano Boeri: il s'agit de deux tours végétalisées créées à Milan en 2014, comptant 21 000 végétaux, dont 843 arbres et 1500 arbustes. Cette construction s'inscrit dans la nouvelle perspective d'urbanisme durable qui anime plusieurs métropoles du monde entier.
À Lyon, Stefano Boeri a eu l'occasion de défendre un projet similaire auprès du Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement Rhône Métropole, projet qui pourrait voir le jour à Gerland du côté des Girondins à l'horizon 2020-2021. Il s’agit d’une tour de près de 50 mètres de haut (soit la taille d’Ycone ou Belvy à la Confluence), hébergeant des logements et des bureaux, qui disposera sans doute d'une ossature en bois. L'idée de forêt verticale présente bien évidemment un intérêt esthétique majeur, puisqu'il s'agit notamment de « reconnecter les urbains à la nature », selon les termes de Bouygues immobilier qui en assure la promotion (bien que d'autres promoteurs soient intéressés par le projet). Mais l'un des aspects essentiels des tours végétales résident dans leur perspective écologique : elles permettent en effet de maintenir une biodiversité au sein de l'espace urbain tout en réduisant l'émission de gaz à effet de serre. La tour végétale de Gerland constitue donc une opportunité d'inscrire le quartier et la Métropole dans une perspective de développement/urbanisme durable et de santé publique. C'est pourquoi le projet bénéficie du soutien de la collectivité, le vice-président du Grand Lyon en charge de l'urbanisme ayant notamment déclaré qu'il ferait en sorte que la tour végétale ne soit pas simplement un produit de luxe, mais qu'elle abrite également des « logements conventionnés ».
Pour Stefano Boeri, l'une des réponses en matière de développement durable réside bien dans l'architecture urbaine : il faut « créer de nouveaux parcs et jardins, transformer les toits de la ville en prairies et jardins urbains, les cours et vides urbains en oasis vertes, multiplier le nombre de bâtiments verts et bois verticaux », explique-t-il dans son « manifeste pour la forestation urbaine ».